présenter ; ils n’auront pas, du reste, l’air de solliciter cet honneur ; des couples, tourbillonnant aux premières mesures d’une valse, te bousculeront en passant.
Tu te sentiras soudain toute petite, une quelconque robe rose parmi des robes bleues, blanches et mauves…
Tu t’assiéras à côté de ta mère. Les danses se succéderont et, sans doute, comme tu l’as entendu dire à de vieilles dames, parce qu’il n’y a plus de jeunesse et que les jeunes gens méprisent la danse, personne ne viendra t’inviter. Cependant tu constates que tes sœurs sont de toutes parts sollicitées. Ton petit carnet de bal est vierge encore. Tu te composes un visage empreint de détachement, mais où perce ta déception.
Cette déception va s’aggraver encore lorsqu’un vieux monsieur décoré, que tu as vu causer avec ton père, s’avancera vers toi avec un sourire mi-paternel, mi-railleur et te dira sans autres égards :
— Allons, mademoiselle, voulez-vous essayer cette valse ?
Essayer ! il suppose donc que tu ne sais pas danser ? Son air protecteur t’indigne. Tu vas bien lui montrer comment tu danses.
Tu bostonnes à ravir. Tu t’apprêtes à t’élancer,