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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/134

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

mais, sur un ton de commandement, il t’arrête et déclare qu’il veut t’apprendre la vraie valse. À ta grande confusion, il se détache de toi et esquisse un tournoiement ridicule. Il te marchera ensuite sur les pieds, il te mettra au supplice de toute façon, et quand la musique s’arrêtera enfin, il te promettra de reprendre la leçon la prochaine fois.

Cependant, ta grâce rayonnant peu à peu, le petit carnet de bal cessera d’être un vain ornement. Tu y écriras gravement des noms de jeunes gens de plus en plus nombreux et même, ô joie ! celui d’un de ces fameux fils X…

La soirée ne s’écoulera pas sans que, d’une voix tendre, quelqu’un t’ait dit une phrase dans ce genre :

— Je vous ai remarquée souvent à la messe, le dimanche, avec vos sœurs. L’autre jour, notamment, vous portiez une toque de fourrure délicieuse. Je suis ravi de faire votre connaissance.

Tu ne pourras t’empêcher de suivre d’un regard très bienveillant le jeune homme qui aura parlé ainsi. Il a désormais conquis la sympathie ; un lien assez fort vous unit, lien qu’il a créé merveilleusement par la reconstitution de cette toque de fourrure sur ton front.

Il te mènera au buffet et il t’imposera une tor-