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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/156

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

« J’arrive à la soirée.

« Il y avait un clair de lune admirable. Les demoiselles de L… et leurs frères venaient d’arriver dans leur auto. Blanche, qui recevait avec plaisir les hommages d’un certain Marcel X…, déclara qu’elle ne digérait pas son dîner et qu’elle avait besoin de faire de l’exercice. Marcel X… proposa une partie de cache-cache. Cette proposition rencontra une approbation unanime. Les yeux de tous s’animèrent. Les jeunes gens jetèrent leur cigarette : les jeunes filles prirent des châles ; des groupes de deux se formèrent dans l’obscurité.

« Un jeune homme et une jeune fille restèrent au salon pendant que les autres disparaissaient dans le parc. On se cachait à deux, naturellement ; mais on ne se dispersait que la ligne de lumière du perron une fois franchie, pour que les parents, qui formaient un grand cercle sur la terrasse, ne vissent pas le manège.

« J’attendais quelque chose de délicieux de cette ombre et de cette solitude avec Raymond.

« Mais j’avais compté sans ma mauvaise chance ; elle prit la forme d’une jeune fille à la peau jaune, aux cheveux rares et tirés, qui n’avait pas de seins, nommée Céline.

« Rebut de tous les groupes, soit par malignité