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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/168

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

ques relations pour l’en faire bénéficier. Je ne connaissais malheureusement que quelques femmes d’officiers et quelques rentiers insignifiants.

« Il y avait peu de semaines seulement que j’étais à Paris et déjà le découragement s’était emparé de moi, voyant combien les milieux mondains étaient fermés et combien une femme sans mari est peu de chose à Paris, lorsque je reçus une lettre qui me combla de surprise d’abord, de joie ensuite.

« Elle était signée Henriette de L… Cette dame disait m’avoir connue jadis, avoir appris ma récente arrivée à Paris, et être très désireuse de me voir et de m’être utile. Elle recevait beaucoup, elle avait des relations dans tous les milieux et elle énumérait les personnalités qui venaient chez elle. C’étaient des sénateurs, des députés, des banquiers. Elle m’invitait à venir prendre le thé chez elle le lendemain à cinq heures.

« Malgré tous les efforts de mémoire que je fis, je ne pus arriver à retrouver dans mes souvenirs le nom de cette aimable personne.

« Qu’importe, me dis-je, c’est la Providence qui me l’envoie. Je déploierai toute mon amabilité pour conquérir ce milieu et quelle joie pour mon mari quand il apprendra que, toute seule, je suis