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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/170

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

« — J’espère que vous avez été content ?

« — C’est une meilleure affaire que je ne l’aurais cru. Elle a une croupe épatante.

« Il s’agit de courses, pensai-je.

« Et je vis entrer la maîtresse de maison. Je ne la reconnus pas. Je me dis que son âge et son maquillage extrême en étaient la cause.

« Elle me tendit la main gauche en m’appelant ; « Mon enfant ! » tandis que la main droite serrait plusieurs billets de banque. Je vis une relation entre cet argent et les termes de courses que je croyais avoir entendus.

« Nous fûmes tout de suite les meilleures amies du monde et elle me mit à mon aise, avec des paroles qui me semblèrent être le signe d’une délicatesse et d’un tact parfaits.

« — C’est quand on est jeune qu’il faut profiter de la vie. Une petite femme comme vous ne doit pas rester dans une situation médiocre. Vous êtes jolie, élégante, vous avez tout pour plaire, et il y aurait des ennuis dans cette petite tête-là ? Non, non, je ne veux pas de ça.

« J’étais émerveillée de tant de gentillesse à mon endroit, mêlée à une si grande clairvoyance.

« — Je n’ai aucune relation, lui confiai-je.

« Et je la mis au courant du départ de mon