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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/186

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

Lumineuse, armée de l’éclat du teint, de l’abondance vivace des cheveux, d’un gracieux élan qui anime le buste, elle apparaît, évoquant les comparaisons, créant un désir qu’elle ignore avec son sourire inconscient.

L’erreur de la femme, même jalouse, est de ne redouter, dans cet ordre d’idées, que celles qui sont socialement ses égales.

Je signale aux lectrices une cause fréquente de trahisons, qui est la présence d’une jeune institutrice dans une maison.

L’institutrice, en effet, à cause de l’instruction qu’elle croit avoir, s’estime supérieure au milieu où elle vil. Elle se révolte secrètement de l’injustice de la fortune, qui l’oblige à n’occuper que cette situation de second plan. Elle éprouve le désir d’une revanche. Elle est naturellement rendue, par ses lectures, révoltée et sentimentale, ce qui est un état d’âme merveilleux pour faire débuter une intrigue. Ensuite, elle a beaucoup plus de loisirs pour penser à ce qu’elle veut faire et nouer la trame qui la rehaussera à ses propres yeux.

J’ai entre les mains le journal d’une de mes amies, journal tour à tour pitoyable et touchant, et j’en extrais, sans y changer un mot, un passage qui démontrera assez bien ce que j’avance.