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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/187

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

« Dimanche, 4 juillet. Les X… sont décidément de charmants amis. Ils me comblent de prévenances. Ils m’ont donné la plus belle chambre du château et la place d’honneur à table, bien que cette place eût dû revenir à Mme V…, qui est certainement plus âgée que moi. J’ai eu pour voisin le général X…, qui m’a beaucoup amusée avec sa cour à la manière d’autrefois. Je crois que la manière d’envisager l’amour se transforme avec chaque génération. J’aurais mieux aimé un voisin plus jeune et plus moderne, même moins honorifique.

« Lundi, 5 juillet. Il y a ici une institutrice, celle de Marcelle, qui paraît avoir un caractère très désagréable. Elle est agressive avec tout le monde, elle cherche ce qu’elle pourra dire de blessant. J’ai cru deviner dans son attitude la peur d’être humiliée. J’ai entendu, au fumoir, les hommes parler d’elle. Ils disaient qu’elle était excitante. Moi, je ne suis pas de leur avis. Elle est horriblement vulgaire.

« Henri B… est arrivé. J’en suis très contente. C’est mon flirt d’Évian, il y a deux ans. Je crois que nous serons plus à l’aise ici et que nous aurons plus de temps.

« Lundi soir. Je riens de recevoir une lettre de