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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/189

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

« — Quelconque, dit-il avec indifférence.

« Et j’ai été rassurée.

« Mardi. J’ai passé presque toute la matinée à ma toilette. Je suis plus longue qu’autrefois. La campagne ne m’embellit pas. La lumière y est trop crue ; le maquillage est plus apparent, le grain de la peau est trop visible. Il faut avoir un physique de provinciale comme l’institutrice pour bénéficier de ce soleil et de cet air vif.

« Je crois que j’ai complètement tourné la tête à Henri B… Il ne m’a pas quittée d’aujourd’hui. Il m’a fait toutes les déclarations possibles. Il a été pressant et même audacieux comme nous étions restés seuls sous la tonnelle où l’on prend le thé.

« Je crois que c’est une nature sensuelle et passionnée. Je crois aussi qu’il m’aime.

« Mardi soir. Henri a une étrange opinion de moi. Pendant que Mlle L… chantait, il m’a dit à voix basse qu’il avait à me parler et il m’a suppliée de laisser ma porte ouverte ce soir. Il voulait venir me retrouver quand tout le monde serait couché. J’ai répondu par un coup d’éventail sur les doigts.

« Pendant que j’écris ces notes, on gratte à ma porte. Quel audacieux ! Ce serait fou d’ouvrir… du