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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/191

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

Henri B… s’est tourné vers l’institutrice, comme vers la seule personne capable de le comprendre.

« Mais cela n’était rien encore. On a déjeuné, et comme il arrive toujours, lorsqu’il a fallu monter aux ruines, on s’est formé par groupe de deux. Le sentier est tellement escarpé qu’une femme ne peut le gravir sans qu’on lui donne la main.

« Quels n’ont pas été mon dépit et ma colère de voir qu’Henri B… aidait Mlle Élisabeth et me laissait complètement de côté ! Cette personne est, du Teste, une sorte de chèvre, car en quelques bonds, toujours avec Henri, elle a dépassé tout le monde et s’est perdue dans les buissons.

« J’ai dit alors que j’étais fatiguée et je me suis assise en bas avec la vieille Mme X…, son mari et le général.

« — Que les jeunes gens sont heureux de pouvoir courir ainsi ! a dit ce dernier,

« Et mon cœur s’est mis à battre violemment à cette phrase.

« Le retour a été un supplice. Nous avons repris les mêmes places en voiture et l’institutrice était encore à côté d’Henri. Même il m’a semblé qu’elle se serrait contre lui.

« Il faisait un air très chaud. Tout à coup elle a dit :