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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/194

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

vrir. Il convient qu’il entende toutes les choses désagréables que j’ai préparées à son intention.

« Jeudi matin. Je suis triste, je suis rassurée, je suis lasse. Henri B… n’avait rien à me dire, et j’ai vraiment été bien faible de ne pas exiger plus d’explications de lui. De son côté, il a eu beaucoup d’audace d’agir ainsi. Il avait raison, puisque cela lui a réussi. Mais comment, moi, n’ai-je prononcé aucune des paroles que je voulais dire, comment ai-je ainsi oublié en une seconde toute rancune ?

« Ai-je eu tort ? ai-je eu raison ?

« Il était venu avec l’intention bien arrêtée de ne pas causer avec moi, puisque son premier geste, après avoir refermé la porte, a été de tourner le bouton de l’électricité. On parle bien mal dans les ténèbres.

« Son second geste m’a bien montré ce qu’il voulait, mais il est inconcevable qu’il l’ait osé si vite.

« J’ai de vrais remords. Il me tarde de le revoir pour lui dire enfin tout ce que j’ai sur le cœur.

« Jeudi soir. Henri B… est un être étrange, ou cette demoiselle Élisabeth est la plus terrible petite chipie qu’on puisse voir. Ils ne se sont pas