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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/224

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

qu’il la préférait aux femmes du monde à cause de ses qualités de cœur.

Adolphe fut ballotté par le destin.

Lentement, mais avec régularité et certitude, il passa d’une situation médiocre à une situation moins brillante, il déchut chaque jour un peu plus. L’axe de sa vie était, non le désir d’arriver, mais un besoin de victoire sentimentale.

Il eut des amours. Il séduisit des ouvrières qu’il avait guettées à la sortie de l’atelier, des filles qui arrivaient de province et qui croyaient, comme lui, à la possibilité d’aventures extraordinaires, des bonnes de restaurant qu’il ne pouvait voir qu’à dix heures, après le dîner. Il leur achetait de petits bouquets, causait avec elles des pauvretés de leur vie.

Il fut aimé. Il dormit dans des hôtels garnis où le bois mouillé, le vieux linge, les meubles vermoulus dégagent une odeur écœurante. Il connut la poésie de la nature et de l’amour parmi les nourrices, les hommes sans domicile, les vieillards, au parc Montsouris et aux Buttes-Chaumont.

Ses amours périrent par manque de linge élégant, d’un minimum de luxe.

Pourtant il ne désespéra jamais de trouver dans