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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/228

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

rompit avec une fille appelée Germaine, qui n’était pas très laide, qui buvait, mais qui l’aimait bien.

Il n’y avait pas de doute ! Les yeux bleus avaient chaque fois plus de douceur et de promesses.

Adolphe raconta sa bonne fortune à son ami William, mais ne put comprendre pourquoi celui-ci éclata de rire en le regardant avec stupéfaction.

— Mon vieux, il faut agir ! dit William quand il eut cessé de rire.

Il fallait agir ! Adolphe avait peur.

La dame aux yeux bleus habitait un hôtel fermé d’une grille. Adolphe résolut de lui parler tandis qu’elle descendrait l’avenue.

Un soir que l’air était plus transparent que de coutume, qu’il y avait plus de robes claires et de rumeurs, Adolphe vit, à un signe certain dans le regard de celle qu’il aimait, qu’elle était favorable à son projet.

Elle marchait maintenant devant lui et descendait doucement l’avenue, le long des jardins. Il s’élança. Une voiture le retarda. Il n’était plus qu’à deux pas. Il avait peur comme s’il allait tomber à l’eau. Il ouvrit la bouche pour dire : « Madame… » Quelqu’un arrivait devant eux, un petit télégraphiste qui aurait pu rire ou faire une réflexion, et il prit un air indifférent.