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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/247

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DE L’OPIUM COMME MOYEN DE SÉDUCTION

L’opium exerce un grand prestige sur toute une catégorie de gens à Paris, sur les artistes, sur ceux qui voudraient passer pour artistes, sur ceux qui disent : Oh ! Paris ! que de choses curieuses on y voit !

Une fumeuse d’opium !

Ces trois mots évoquent pour eux une femme singulière, avec de grands yeux vagues indéfinis, un air nostalgique, des mouvements lents, une femme qui vit dans un monde de rêve, qui peut, à son gré, créer et faire paraître des visions.

Il est bien entendu qu’il faut renoncer, vis-à-vis de cette catégorie d’hommes, à tout attrait convenable de correction et de vertu bourgeoise. Par le seul fait qu’on laisse savoir que l’opium ne vous est pas étranger, on est sur la pente irrégulière, on descend l’autre versant et il faut tâcher d’en tirer profit pour son plus grand honneur.