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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/261

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L’AMOUR ET LES POISONS

le Midi et qu’il avait voulu en passant venir serrer la main de son ami Henri.

Hélas ! je savais qu’il ne venait que pour moi ! Mais je fis contre mauvaise fortune bon cœur et je me condamnai à le supporter.

Nous visitâmes, l’après-midi, un cuirassé et Éliane m’annonça triomphalement qu’elle m’amenait le soir dans la fumerie de son officier de marine.

— J’aurais bien mieux aimé, ajouta-t-elle, passer la soirée avec lui tout seul, mais il prétend qu’il a invité des amis et que cela nous intéressera.

En effet je n’avais jusqu’à présent jamais mis les pieds dans une fumerie et j’éprouvais un certain plaisir mêlé d’appréhension à m’initier à l’opium. Je me jurai à moi-même, comme mille personnes qui sont ensuite devenues des fumeurs acharnés, de ne faire que regarder les autres et je promis d’accompagner mon amie.

Mais le soir Odon avait pris rendez-vous avec Henri X. et il était convenu, sans que la question soit même agité, que c’était lui qui nous conduirait.

Après le dîner à l’hôtel, nous nous mîmes en marche, à travers de petites rues bordées de cafés borgnes pour les marins, vers l’appartement d’Henri.

Il faisait une chaleur étouffante. Des filles sous