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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/262

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L’AMOUR ET LES POISONS

des peignoirs éclatants étaient assises sur les portes. Parfois trois ou quatre matelots qui se tenaient par le bras nous croisaient en titubant. La musique d’un accordéon se mêlait à celle d’un phonographe.

Sur une avenue où des débris de légumes attestaient la présence d’un marché, nous nous arrêtâmes devant une maison d’aspect assez minable. L’escalier était immense et vermoulu. J’avais une vague crainte et je faillis m’appuyer sur le bras d’Odon.

L’appartement me sembla arrangé avec assez de goût. Nous étions dans un petit salon qui n’avait rien de particulier. Du linge et des chapeaux de femme couvraient les meubles. J’en fus fort surprise.

Mais Henri X. entraînant Odon nous dit :

— Voici des robes japonaises. Dès que vous serez déshabillées, venez nous rejoindre.

Et il nous laissa.

Je regardai Éliane, stupéfaite.

— Oui, c’est l’usage, me dit celle-ci. Ne t’émeus pas. L’opium donne au corps une légèreté extrême, infiniment agréable et le poids des vêtements empêche cet état de se développer. Du reste il faut s’étendre et pour cela il est indispensable de ne pas avoir de corset.