Aller au contenu

Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

57
L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

« La main courte, grasse et molle est celle d’un lunatique, d’un bizarre fantaisiste, soumis à son propre caprice, et s’il vous dit qu’il vous aime un soir, il pourra avoir oublié votre nom le lendemain.

« La main humide est celle d’un traître ou d’un malchanceux, la main osseuse est celle d’un ennuyeux philosophe ; on recevra des coups de quelqu’un qui a des pouces durs et des doigts presque égaux et celui qui aura un petit doigt ridiculement court sera tellement peu pratique qu’il jouera toute sa vie le rôle de dupe.

« On pourra goûter les plaisirs de la conversation, de l’esprit, de la poésie avec le possesseur d’une jolie main aux doigts effilés. Mais il ne faudra guère en attendre de qualités sensuelles. Une main mobile, nerveuse, pas trop bien faite, avec des doigts légèrement carrés à l’extrémité, voilà, chère amie, ce qui fait bien augurer d’un homme auquel on compte demander tout autant la volupté que l’intelligence.

« Croyez bien que nous troublons les hommes plus par nos mains que par nos lèvres. Quand ils nous prennent dans leurs bras et qu’ils attendent de nous une manifestation de sympathie, quelque chose qui soit comme le sceau de notre consentement, bien mieux que notre tête renversée sur leur