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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/95

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

Une femme doit connaître son tempérament, sa force de résistance à la fatigue, à l’alcool, au café, à l’amour, afin de ne se laisser attaquer par aucun excès. Elle mesurera son plaisir à sa santé et ainsi elle le prolongera infiniment.

Elle doit situer sa beauté entre les beautés des autres femmes, savoir ce que l’ensemble de son visage et de ses attitudes peut évoquer de sensations, d’images, et favoriser cette évocation en agrandissant ou en diminuant certains gestes, en allumant ou en éteignant ses plus doux regards.

C’est un préjugé provincial qui fait dire que la nature est encore la meilleure parure. Que de mères interdisent à leur fille les plus élémentaires soins, au nom de cette beauté naturelle, et les privent ainsi d’un éclat emprunté, mais qui n’en est pas moins désirable durant les premières années de leur jeunesse !

Je me rappelle que ma petite camarade Aimée vint un matin toute en larmes me raconter la scène qu’elle avait subie de la part de sa mère.

Les objets de toilette intime étaient, dans sa famille, rigoureusement proscrits. Une jeune parente à elle était venue de Paris passer quelques jours chez eux, et elle avait appris à Aimée l’art de la