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Page:L’Art priapique, parodie des deux premiers chants de l’art poétique, 1864.djvu/17

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VII
PRÉFACE.

démontré aux yeux de tous les badauds de Paris qu’il avait prédit l’abominable procès où Cinq-Mars et de Thou perdirent la tête, qu’il avait prophétisé la révolution Maupeou en 1771. Personne de son temps n’aurait certainement pu penser que tous les événemens futurs seraient prévus dans ses Centuries, et qu’à l’arrivée de chacun d’eux, une nouvelle édition de son livre, dans laquelle se trouverait toujours prédit le fait consommé la veille, assurerait à jamais sa réputation.

Et l’illustre Pierre Larivey et l’inimitable Mathieu Lansberg, ont-ils joui de leur vivant de l’éclatante renommée qu’ils devaient acquérir un jour ?

Les noms de Chapelain, de Saint-Amand, de d’Assouci, de Pelletier et de tant d’autres, en apparence destinés à l’oubli, n’ont-ils pas gagné l’immortalité pour avoir été enchâssés dans les vers à jamais célèbres de Boileau et de Voltaire ?

Qui jamais eût pu prévoir à Rome qu’un polisson, écrivant ses sorties ordurières contre Giton et Tigellin au milieu des crapuleux camarades des Nérons et des Héliogabales, serait regardé par quelques-uns de nos modernes érudits comme un