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Page:L’Auvergne historique, littéraire et artistique, série 3, tome 1, années 1893-1894, 1903.djvu/249

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la Seine l’endroit où était caché le petit couteau avec lequel le jeune Charles-Philippe blessa sa sœur. Une des portes s’ouvre sur la galerie ; une autre est celle par laquelle sortit la famille royale lors de sa fuite à Varennes.|110}}

Le troisième dessin représente le pont de Varennes que les chevaux des fugitifs ne purent franchir et l’auberge à l’enseigne du Pot de Vin où ils durent se réfugier.

Le quatrième est plus compliqué. Il a pour but de retracer la distribution de la prison du Temple, les locaux occupés par les prisonniers, leur ameublement et jusqu’à la forme de leur carrelage. On distingue la porte par laquelle se retira Louis XVI le 20 janvier 1793. Le tableau se complète par le spectacle qui s’offrit aux yeux de l’enfant martyr au moment de sa délivrance, au seuil de la forteresse, sur la pelouse neigeuse. (Persat l’a peinte en vert, mais il explique que c’est pour embellir le dessin.) Le joueur d’orgue démonte l’instrument dans lequel on l’avait blotti, tandis que le colporteur dégarnit le coffre où il va s’introduire furtivement. Les trois acteurs de l’évasion sont en chapeaux montés et en habits à queue de morue.

Au cinquième tableau, le colporteur, toujours chargé de son précieux fardeau, arrive devant la maison hospitalière, flanquée de tours à créneaux et mâchicoulis, où l’Enfant de France va se délasser durant deux ou trois jours des monotones incommodités de sa cachette ambulante. Le parterre qui la précède, le jet d’eau qui murmure dans son bassin, le quinconce où s’alignent les arbres fruitiers semblent en faire un séjour délicieux.

Enfin le dernier croquis représente la montagne d’Auvergne sur un des pignons de laquelle se trouve le château, terme du voyage.

Je vais maintenant faire le détail de mon signalement et de ce qui m’est advenu depuis ma translation dans ma nouvelle résidence.

J’étais signalé par les membres de la Convention comme ayant la figure et les mains parsemées de taches de rousseur. L’inoculation avait laissé sur mes bras des taches très sensibles. J’avais de grands yeux gris, une jolie petite bouche. Je portais une lentille au milieu du col, une autre à la saignée du bras droit et un point noir ineffaçable entre les deux premières phalanges du doigt indicateur de la main gauche. Enfin, comme particularité uniquement connue de ceux qui ont approché mon berceau, j’avais à la tempe gauche un signe de la longueur d’une pièce