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Page:L’Auvergne historique, littéraire et artistique, série 3, tome 1, années 1893-1894, 1903.djvu/258

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descente du navire, je fus arrêté et conduit à la prison de cette ville. On me dépouilla de mes papiers, d’un sceau royal, de 25 louis et de 3,000 proclamations imprimées...

Voici la proclamation que Persat adressait à son peuple et qui contenait en substance les principales bases de la charte constitutionnelle qu’il entendait lui octroyer dès son avènement au trône.

Nous croyons devoir donner au public ce document étrange, après en avoir assemblé les variantes éparses en un confus salmigondis au cours du manuscrit et en avoir classé et apuré le texte. La stultitia y coudoie le sentiment de la justice et la simplicité du pauvre d’esprit n’en exclut pas une réelle honnêteté d’intentions.

Proclamation au Peuple Français

Moi, Philippe VII ou Charles X – le nom ne fait rien à la chose – roi de France et de Navarre, à tous présents, décrète :

J’accorde une amnistie générale à tous condamnés, détenus, émigrés ou victimes comme je l’ai été moi-même. Le héros qui pardonne est plus grand que celui qui se venge. D’ailleurs les coupables qui ont mérité leur sort ne tarderont pas « à se faire gober ». Alors ils seront envoyés aux mines d’or et d’argent que j’ai découvertes dans les pays chauds, formés par escouades et traités militairement.

Je veux régner sur un peuple soumis, mais j’entends qu’il soit libre comme l’air qu’il respire.

Pour arriver à ce but, il sera pris les mesures suivantes :

Article 1er. — Tout ce qui s’est fait à dater de 1785 est annulé. Toute personne qui se croira lésée dans ses droits par cette disposition pourra présenter sa réclamation qui sera jugée par le Conseil des Ducs et Pairs ou Conseil du Roi, ainsi que les oppositions, s’il s’en produit. Quiconque paralysera une réclamation injuste aura droit à une des récompenses dues à la vigilance.

Art. 2. — Voulant régner par des lois naturelles, j’abolis toutes celles qui ne le sont pas. Les lois deviennent naturelles par la nécessité. À dater de la présente publication, ne seront maintenues que les lois nécessaires au maintien de l’ordre public. Jusqu’au renouvellement des lois, tout citoyen est libre d’agir comme bon lui semble.

Art. 3. — Est citoyen tout individu qui porte ou a porté le nom de