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Page:L’Auvergne historique, littéraire et artistique, série 3, tome 1, années 1893-1894, 1903.djvu/262

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et de l’honneur. La noblesse et l’armée royale marchent toujours en première ligne.

Il sera créé une décoration qui rapportera 90 livres par an. Celui qui en sera titulaire sera dispensé des appels et pourra avoir chambre en ville.

Enfin le tout était couronné par une série de lois générales parmi lesquelles nous nous bornons à citer les suivantes dont on ne saurait nier la hauteur de vues.

Lois Générales

Première Loi. — Tout mariage demeuré stérile pendant cinq ans est nul par loi de nature. Dans le cas contraire, il est indissoluble.

Deuxième Loi. — Les tribunaux ne pourront connaître d’aucune matière politique, gouvernementale ou religieuse. Seules les voies de fait dans ces matières sont de leur ressort. Faites bien, vous ne craindrez pas la critique.

Troisième Loi. — L’individu qui ne croira pas à l’existence de Dieu ne peut habiter mon empire. Peu importe la religion que l’on observe ; qui mal fait son lit passe mauvaise nuit. Je me bornerai à donner le bon exemple ; que chacun m’imite, nous deviendrons forts et heureux !

Respect de la famille, indépendance de la magistrature par son exclusion de toutes les questions irritantes qui faussent le jugement, liberté de conscience en dehors de l’athéisme ! Lycurgue, Platon ou Idoménée n’auraient pas trouvé mieux.

Du jour où Persat fut incarcéré, ses écrits deviennent d’une extrême prolixité. Son principal souci est de confier au papier les pensées qui bouillonnent sous son crâne. Il accumule lettres sur lettres, invectives sur protestations, arguments, notes et moyens de défense. Son abondance est telle que nous demandons au lecteur la permission de lui donner, au lieu du texte, une simple analyse de ses élucubrations.

L’arrestation avait fait du bruit. Une feuille hebdomadaire, intitulée Feuille Nouvelle, dont un exemplaire est joint au manuscrit, publia l’information suivante :

« Nous avions parlé d’un nommé Prestat qui, aux États-Unis, avait