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Page:L’Hospital - Discours sur la pacification des troubles de l’an 1567, 1568.djvu/48

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ſeroit heureuſe : mais ceux qui les ont reboutés, torriqués, & harcelés par mille & mille iniuſtices, violences, menaces, malignités, & calamités en cuidant affoiblir leurs ennemis, les ont fortifiés & fait entrer en extréme deffiance, pourparlers, traictés, pratiques, & ligues, & finalement en hautes & ardues entrepriſes auſquelles pour riẽ ils n’euſſent oſé penſer. Ainſi comme les eſtançons mis contre la paroy ruineuſe & panchante, en luy reſiſtant, la ſoutiennent & ſortifient, ainſi ont ils fait par leurs aueugles efforts & diſcours. Ils deuoyent pluſtoſt leur ſouſtraire, peu à peu, les eſtayes de leur puiſſance, & apprendre de la nature, qu’il eſt plus aiſé de pleyer que de rompre. Mais au lieu d’eſteindre doucement le braſier, ils ont ſi aſprement ſoufflé, que la flamme eſt preſte à les conſumer, & deſia en a deuoré quel-