Aller au contenu

Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
91
LA FEMME ÉTERNELLEMENT FEMME


transports dont un homme ne serait jamais témoin, parce que, vis-à-vis d’une femme, l’autre s’abandonnera plus à ses instincts.

Pour éclairer d’un jour net, et croyons-nous, nouveau, cette question physiologico-pathologique qui, jusqu’à présent, n’a été traitée par aucun auteur dans le vif du sujet, nous allons donner une série d’observations, prises d’après nature, et la crudité nécessaire nous sera pardonnée, car elle est absolument obligatoire.

« Suzette » avait environ trente ans lorsqu’une amie, très masculine, très vicieuse, la persuada d’essayer, en sa compagnie, de l’amour saphique dont, auparavant, elle n’avait point goûté.

Suzette avait des rapports agréables avec son mari et se plaignait, surtout, que celui-ci la délaissât, fatigué d’elle et cherchant autre part des plaisirs plus vifs et variés.

Au fond, elle avait le net désir d’un amant, mais elle gardait un grand souci de sa réputation et se savait très gardée, très surveillée, vivant dans un milieu assez austère. La crainte de se perdre était sa seule sauvegarde de la faute.

Mme B… lui fit la cour, la complimenta, l’entoura, la combla de menus cadeaux et l’enchanta par son élégance, sa supériorité mondaine, son talent très réel de cantatrice, son chic de maîtresse de maison.