Aller au contenu

Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
109
L’HOMOSEXUALITÉ FÉMININE

Se trouvant, par les circonstances, liée d’amitié avec Jules G…, ils en arrivèrent aux confidences et reconnurent, étonnés et heureux, que tous les deux souhaitaient ardemment ce que l’autre désirait.

L’on en vint à l’expérience qui combla leurs espoirs.

Munie d’un organe viril postiche, Germaine possédait son amant, le malmenait, le tarabustait, le fustigeait même, cependant que l’autre gémissait, suppliait, s’abandonnait à toutes les terreurs et les affres d’une jeune vierge qu’un satyre va violer.

Ce que l’un et l’autre adoraient, c’était, non pas la volupté de deux êtres d’accord et conscients, mais le viol, l’abus supposé de la force.

Sans en arriver aux joies anormales et excessives de ces deux invertis qui finirent l’une dans une maison de santé, l’autre par un suicide imbécile, sans raison autre que l’incohérence de son cerveau, beaucoup de femmes contentent leurs appétits mâles avec leurs maris ou leurs amants en adoptant une attitude dominatrice dans les corps-à-corps amoureux, en prenant l’initiative des caresses, en exigeant la passivité de leur partenaire.

Et souvent, il leur est plus agréable de soumettre un homme qu’une femme qui, en somme,

8