Aller au contenu

Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
110
L’AMOUR SAPHIQUE


reste dans son rôle. Leur orgueil préfère la mise en sujétion du mâle qui, normalement, devrait, au contraire, les maîtriser.

Il y a une jouissance cérébrale dans les relations avec un homme pour une femme-mâle qu’elle ne saurait trouver avec une femme : c’est le fait d’allumer les désirs de son partenaire, de les exaspérer et de se refuser à les satisfaire, tout au moins de façon naturelle : cette domination, cette victoire, l’assujettissement du mâle dompté, sont une source de vives jouissances cérébrales pour la femme-mâle qui a des instincts, non seulement autoritaires, mais cruels.

Au contraire, celle qui est mâle sans cruauté ; celle qui possède une sensualité spécialement éveillée par la vue, le toucher, goûtera la beauté de la femme et souhaitera en jouir. Il se développera en elle, en somme, les sentiments du mâle normal.

La femme-mâle, qui préfère la femme, apprécie la joliesse, la gracilité, la coquetterie de sa partenaire. Elle la regarde jouer son rôle de capricieuse et s’attarde volontiers aux caresses, mais toujours en escomptant l’instant où elle tiendra la mignonne à sa merci et halètera sur son sein, en un sauvage besoin de la posséder et de la réduire.

La femme vraiment mâle en arrive à ressentir