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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/130

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L’AMOUR SAPHIQUE


attouchements précis du clitoris, et sans caresses de la part de sa maîtresse.

Et dans cette volupté, dans ce spasme, si nous l’analysons, nous y trouverons beaucoup plutôt la caractéristique masculine que féminine.

Voici ce que nous disait, à ce sujet, Mme B… dont nous avons parlé précédemment :

« Dès que je suis en présence de mon amie, que je la vois minauder, frétiller gentiment en mon honneur, j’éprouve une satisfaction orgueilleuse, mon amour-propre est agréablement chatouillé. Puis, je la touche, je la dévêts, et la vue de son épiderme nu, son contact charnel me fait passer un frisson aboutissant directement au clitoris que je sens tout à coup prendre une place tellement capitale en mon être que je croirais volontiers qu’il grossit, s’allonge démesurément, devient une véritable verge de mâle. Véritablement, je vous jure que, parfois, j’y porte la main, convaincue que je vais rencontrer le précieux appendice qui, je ne sais pourquoi, me fait défaut. »

Et Mme B… ajoutait cette réflexion assez subtile et judicieuse, que le physiologiste ne saurait repousser.

« En somme, j’éprouve ce qu’éprouve l’amputé d’une jambe lorsqu’il croit ressentir un fourmillement dans l’orteil. L’extrémité où abou-