mum de la terreur et, cependant, du désir d’être
violentée encore plus intimement, c’est victorieusement
que je saisis ma verge et que je la présente
au bon endroit. À partir de la minute où je
sens que je pénètre le sexe douloureux et voluptueux
de mon amie, un délire s’empare de moi,
je ne sais plus ce que je fais hors ce besoin fou,
sauvage, de posséder, de pénétrer encore et
encore plus. Mes reins ont un élan qui s’exaspère
à mesure que mes mouvements spasmodiques
sont plus violents, plus rapprochés. Pas un
instant, je n’ai conscience de mon véritable sexe ;
je sens vraiment par ma verge absente, grâce aux
nerfs de mon clitoris surexcité, sans doute. Enfin,
brusquement, quelque chose d’inouï, de lancinant,
de foudroyant, traverse tout mon être,
dans un dernier cri de triomphe sauvage, avec la
persuasion que je projette ma sève, mon sang,
je transperce mon amie d’un coup furieux et je
retombe, à ses côtés, morte, anéantie, la tête
perdue, tremblante et tous les membres aveulis,
incapable d’aucun mouvement. À cette minute,
la chérie, elle-même, m’est odieuse ; j’ai la nausée
du baiser même le plus chaste ; je ne puis ni
parler ni me mouvoir, jusqu’à l’instant où, de
nouveau, ma pensée redevient claire, où je m’étire,
où le sang recommence à courir sous ma peau et
où je me redresse, sans désir, mais concevant
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L’AMOUR SAPHIQUE