Aller au contenu

Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
114
L’AMOUR SAPHIQUE


mum de la terreur et, cependant, du désir d’être violentée encore plus intimement, c’est victorieusement que je saisis ma verge et que je la présente au bon endroit. À partir de la minute où je sens que je pénètre le sexe douloureux et voluptueux de mon amie, un délire s’empare de moi, je ne sais plus ce que je fais hors ce besoin fou, sauvage, de posséder, de pénétrer encore et encore plus. Mes reins ont un élan qui s’exaspère à mesure que mes mouvements spasmodiques sont plus violents, plus rapprochés. Pas un instant, je n’ai conscience de mon véritable sexe ; je sens vraiment par ma verge absente, grâce aux nerfs de mon clitoris surexcité, sans doute. Enfin, brusquement, quelque chose d’inouï, de lancinant, de foudroyant, traverse tout mon être, dans un dernier cri de triomphe sauvage, avec la persuasion que je projette ma sève, mon sang, je transperce mon amie d’un coup furieux et je retombe, à ses côtés, morte, anéantie, la tête perdue, tremblante et tous les membres aveulis, incapable d’aucun mouvement. À cette minute, la chérie, elle-même, m’est odieuse ; j’ai la nausée du baiser même le plus chaste ; je ne puis ni parler ni me mouvoir, jusqu’à l’instant où, de nouveau, ma pensée redevient claire, où je m’étire, où le sang recommence à courir sous ma peau et où je me redresse, sans désir, mais concevant