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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/134

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L’AMOUR SAPHIQUE


phore — elle n’avait qu’une exigence, c’est que l’actrice demeurât au théâtre.

L’autre n’avait garde d’y renoncer, comprenant que tout son prestige tenait à ce rôle que tous les soirs sa maîtresse se délectait à lui voir tenir, d’une avant-scène d’où elle lui envoyait des œillades et des bouquets.

Malheureusement, la svelte fille devint obèse, remplit burlesquement les culottes du gommeux démodé. Elle ne se maintint au programme que grâce à l’argent qu’elle soutirait à son adoratrice et reversait en partie à son imprésario. La guerre franco-allemande vint anéantir ses derniers espoirs. En 1873, le gommeux impérial tentant de reparaître sur la scène d’un café-concert de troisième ordre, fut impitoyablement conspué.

Dépourvue aux yeux de son amante de son principal attrait, elle cessa de lui plaire et fut aussitôt abandonnée.

Si les inverties se font parfois illusion sur leur propre sexe, elles procurent aussi le même rêve, souvent à leur partenaire.

Un procès en adultère mit au jour une correspondance érotique des plus curieuses, adressée par une mondaine à une demi-mondaine et dans laquelle la dame adressait des paroles enflammées à son amante, non seulement en lui appliquant des qualificatifs masculins, mais en