Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
140
L’AMOUR SAPHIQUE

La musique ne prend possession de l’être que si, tandis qu’il écoute, il s’abstrait de la vie ambiante, entre en communication directe avec la vibration musicale qui correspond à son cerveau et y éveille des vibrations de même concordance.

Les personnes très occupées mentalement, qui ne se distraient point de leurs pensées, sont plus difficilement soumises à l’influence de la musique.

Aussi, en général, l’homme est-il moins sensible à la musique que la femme. Et de même, les peuples affairés, actifs se soustraient-ils plus à la domination passionnelle de la musique.

Parmi les femmes, les agitées, les coquettes, les têtes de linottes sont beaucoup moins sujettes à subir l’énervement musical que les rêveuses, les nonchalantes, ou les contemplatives.

En Orient, toute musique est synonyme de danse et d’érotisme ; vif ou lent, le rythme monotone et obsédant invite impérieusement à l’amour, aux gestes lascifs, incite aux étreintes.

Dans les harems de Perse, le grand divertissement des dames est de faire danser des fillettes nues aux sons d’une langoureuse musique, en même temps qu’une esclave ou une amie les titille avec insistance.

Une grande dame, sous le second empire, ne