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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/161

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LES ABERRATIONS DE L’OUÏE

C’était principalement cette étrange disposition qui l’avait conduite à l’amour saphique. Elle fût morte de honte de se laisser aller à son incontinence de langage auprès de son mari ainsi qu’avec un amant ; elle se lia avec une femme à qui elle avoua son étrange manie, si difficilement étouffée, et peu à peu les conversations des deux amies les enflammèrent si bien qu’elles essayèrent quelques caresses timides qui, promptement les entraînèrent au grand jeu. Dès lors, Mme N… put assouvir son désir sans crainte. Et ses paroles lubriques fouettant les sens de sa compagne, elles en arrivèrent aux joies les plus excessives.

Il y a quelques années, je ne sais quel journal avait inventé de poser une question indiscrète : — Quels mots employez-vous aux heures de passion ? — à ses lecteurs. Naturellement, on ne lui répondit que des insignifiances ; mais dans un certain monde, un papier courut où une femme — vénale d’ailleurs — connue pour ses relations saphiques avec nombre de femmes du monde, du demi-monde et du monde artistique, avait noté les phrases favorites de ses amantes aux instants passionnels.

Ces mots, ces exclamations ou objurgations étaient de nature différente et pouvaient être divisés en quatre types généraux.