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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/163

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LES ABERRATIONS DE L’OUÏE


cent fois, mille fois, durant les minutes précédant le spasme, le nom vulgaire du membre viril, et jamais elle n’avait consenti à ce que son amante se servît avec elle d’organe postiche et elle refusait avec une pudeur effarouchée et non hypocrite de regarder des photographies obscènes reproduisant des hommes en état passionnel.

Le troisième type de bavardes passionnelles comprend des exaltations puériles, des mots enfantins balbutiés avec une petite voix, tout une retombée à l’enfance de l’amoureuse dont la jouissance naît du sentiment qu’elle est une petite chose, faible, menue, livrée à la volonté, aux désirs, aux caprices sensuels de l’amante qui la viole.

Enfin, viennent celles dont les exclamations débordent de tendresse, qui répètent insatiablement de confuses déclarations d’amour, d’adoration, des protestations hachées, haletantes, souvent sans suite et qui ne dénotent pas du tout que le caractère de la personne qui les émet soit tendre et susceptible des sentiments exprimés.

À côté de celles que la passion fait parler, il y a celles que la parole fait aimer.

Telle femme sera mise en état passionnel graduellement ou brusquement, selon sa nature, par des paroles tendres, ou passionnées, ou grossières, ou graveleuses prononcées par son

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