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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/180

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L’AMOUR SAPHIQUE


pagne, des sandwichs et des petits fours.

La seule note spéciale est que jamais une silhouette masculine ne se glisse dans les salons, et que le service, au lieu de classiques valets, est fait par deux femmes de chambre, l’une anglaise, une blonde effrontée ; l’autre italienne, un peu trop forte, mais splendide créature, aux yeux et à la chevelure de nuit.

Quand toutes celles qui doivent venir sont arrivées et que l’appétit de toutes est contenté, l’aspect de la salle tend à devenir un peu plus caractéristique. Appuyant le doigt sur une sonnette électrique, Mme X… donne l’ordre de commencer le spectacle ; le grand rideau qui masque le fond de l’atelier s’entr’ouvre ; sur une estrade s’avancent des musiciennes, des chanteuses et des danseuses exotiques ou simplement étrangères.

Merveilleux « imprésario », Mme X… sait fournir à ses spectatrices trois ou quatre troupes nouvelles durant chaque saison. Tantôt, ce sont des anglaises à l’impudence et l’entrain clownesques qui chantent et dansent au son du banjo, de l’harmonica ou de la cornemuse, tantôt apparaissent des Italiennes, des Espagnoles, puis des troupes de Perse, du Caire. Pendant tout un hiver, le grand succès fut pour une troupe de bohémiennes russes dont la moitié, costumées en