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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/224

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L’AMOUR SAPHIQUE


l’homme, mais que c’est par suite de l’instinct qu’en général l’amour influe beaucoup plus sur sa vie mentale que chez l’homme.

Chez l’homme, nous dit-on, l’appétit sexuel se sépare beaucoup plus facilement que chez la femme du reste des instincts et de la vie intellectuelle en général.

Le fait est habituellement vrai ; mais, selon nous, la cause en est, non pas à la conformation cérébrale de la femme et à ses instincts naturels, mais dans l’éducation qui lui est donnée, la place sociale qui lui est dévolue et le pli imprimé à ses idées.

Si la femme, sortant de la vie chaste, tombe dans des désordres pires que ceux de l’homme — ce fait mérite d’ailleurs de ne pas être accepté aveuglément — cela tend à ce que la société ne lui accorde qu’une vie passionnelle, dans le mariage aussi bien que hors du mariage. Au lieu que chez l’homme ses désirs passionnels soient contrebalancés par l’intérêt qu’il éprouve pour sa profession, ses ambitions, etc., la femme ne peut se rattacher à rien qui la sauve de l’empire passionnel. Si celui-ci la gagne, elle en est la victime sans défense.

Dans les pensionnats de jeunes filles, particulièrement les couvents, les amitiés exaltées sont extrêmement fréquentes, non seulement entre les