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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/231

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LE SAPHISME SADIQUE

Nous en citerons plusieurs exemples qui nous ont été fournis soit par des constatations médicales, soit par des procès criminels.

Mme L… était veuve ou, du moins, passait pour l’être, fort dévote, couturière de son état et ayant pour clientèle les dames les mieux pensantes du faubourg Saint-Germain.

Ses mœurs étaient rigides, sa mine austère et sa sévérité sans égale pour ses ouvrières. Elle employait une douzaine de jeunes filles, anciennes élèves d’orphelinats, créatures timides qu’elle terrorisait par la parole, les amendes et les mille vexations qu’elle leur imposait.

Parmi elles, se trouvait une jeune fille de dix-sept ans que l’on avait renvoyée d’un couvent par suite de sa pauvre santé et de sa faiblesse d’esprit. Ni tout à fait folle, ni complètement idiote, Marie X… divaguait cependant fréquemment et, quoique très douce, n’était capable que d’un travail peu compliqué. Mme L… l’employait, répétait-on, avec admiration, par charité.

À la vérité, l’innocente lui était fort utile. Elle acceptait les travaux de couture les plus ingrats et, de plus, servait de bonne à tout faire à la couturière qui, pour son service particulier, n’employait qu’une femme de ménage non couchée.

Marie, sans être jolie, avait un charme fait de