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L’AMOUR SAPHIQUE

Habilement interrogée, Mme L… finit par tout reconnaître et avoua qu’elle éprouvait des sensations voluptueuses inouïes en torturant la jeune fille et que, durant tout le temps qu’elle la frappait, ses parties sexuelles étaient, pour ainsi dire, en orgasme ininterrompu.

Cependant, la cruauté la satisfaisait sexuellement, et jamais elle ne s’était livrée sur sa victime à des actes précisément obscènes.

Un pensionnat laïque fut, pendant une période assez longue, le théâtre de scènes aussi bizarres qu’effroyables.

Cette institution était très spéciale. Deux femmes la dirigeaient qui, entre elles, étaient liées par un violent amour saphique. L’une, âgée de quarante ans environ, avait été renvoyée de l’Université pour cause de sévices envers ses élèves ; sa compagne, qui ne comptait pas plus de vingt-quatre ans, fort jolie personne, avait chanté dans les music-halls. Passionnément éprise de cette Sylvia, Mme R… l’avait prise comme sous-maîtresse lorsqu’elle fonda son petit établissement qui était situé à P.....

Ce pensionnat ne contenait que des internes et il était exclusivement composé d’élèves, filles de demi-mondaines, de chanteuses et danseuses de music-hall peu fortunées et peu soucieuses de leur progéniture.