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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/236

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L’AMOUR SAPHIQUE

Durant toute la matinée, les élèves se livraient aux soins ménagers, dirigées et malmenées par la cuisinière, une maritorne alcoolique, véritable brute, qui ne ménageait ni les taloches, ni les coups de pied ou les coups de balai à ses infortunées aides.

Jusqu’à midi, Madame et Mademoiselle les directrices de l’établissement restaient invisibles, dormant ou s’aimant dans leur chambre. À huit heures, les élèves avaient reçu un gros morceau de pain rassis et la permission de l’arroser au robinet ; à midi, on leur servait une soupe aux légumes, pâtée de pommes de terre ou de haricots assaisonnée d’un rien de graisse, et elles avaient repos jusqu’à deux heures, où « la classe » commençait.

Cette classe, où on leur enseignait la lecture, l’écriture et quelques vagues notions de calcul, d’histoire et de géographie, n’était, en réalité, qu’une sorte de prétexte aux punitions que Mme R… et Sylvia distribuaient avec largesse.

De quatre à cinq, les élèves allaient encore aider la cuisinière ; et, de cinq à sept, commençait l’exécution des punitions données durant le courant de la classe.

Avant de donner le détail des scènes burlesques et tragiques qui se passaient alors, disons tout de suite qu’entre sept et huit heures, les fillettes