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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/261

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L’AMOUR LESBIEN À TRAVERS LE MONDE


son expérience est médiocre, la mère avisée lui mène sa fille et, telle qu’un courtisan habile, vante les leçons que celle-ci reçoit.

Chez les Esquimaux, la virginité est considérée comme un obstacle des plus gênants au plaisir, et livrer une fille non dépucelée à un époux est le plus vilain tour qui puisse lui être joué.

Souvent c’est le père qui se charge de cette tâche ingrate, mais il est bien entendu qu’il serait impardonnable de déposer sa semence dans le sein de sa fille. Aussi, tandis que s’accomplit l’opération, la mère guette-t-elle et se tient-elle toute prête à recevoir le membre que son mari retirera à temps du vagin désormais ouvert de la jeune fille.

Très souvent, soit que le père se refuse à cet acte, soit que la mère le considère comme dangereux, c’est elle qui se charge de dépuceler sa fille avec un de ces os d’ours ou de baleine dont les gens de ces régions polaires se servent pour confectionner des ustensiles de ménage, cuillers, manches de fouets et d’outils, etc.

En Suède, l’amour saphique est très répandu dans certaines classes de la société. Dans le « monde » on ne l’avoue pas ; dans la petite bourgeoisie, on en parle à mots couverts, avec des sourires indulgents lorsqu’il s’agit de jeunes filles. L’on est, au contraire, fort sévère pour