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L’AMOUR SAPHIQUE


S’il est favorable, la postulante est admise à l’épreuve. On la déshabille, on lui donne une paire de mules, on l’enveloppe dans un simple peignoir, et on la ramène dans l’assemblée, où la présidente descendant de la corbeille avec son élève, la néophyte y est étendue toute nue.

« Naturellement, celle-ci frétille de toutes les manières pour se soustraire aux regards, ce qui est l’objet de l’institution, afin qu’aucun charme n’échappe à l’examen.

« Chaque couple vient successivement et exprime son acceptation en donnant à la jeune fille l’accolade par un baiser à la florentine. On lui donne alors le vêtement de novice, et elle prête aux pieds de la présidente le serment de renoncer au commerce des hommes et de ne rien révéler des mystères de l’assemblée. On donne un anneau d’or à la jeune fille, la présidente prononce un discours plein de conseils et l’on passe dans la salle du banquet.

« Au dessert, on boit les vins les plus exquis, l’on chante les chansons les plus gaies, les plus voluptueuses ; enfin, quand toutes les tribades sont en humeur et ne peuvent plus se contenir, l’on rentre dans le sanctuaire pour célébrer les grands mystères.

« Toutes les orgies se font ainsi avec quelque solennité, et non sans exciter l’émulation des