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L’AMOUR SAPHIQUE


gique le mettait à même de recevoir bien des confidences féminines curieuses que nous tenons les détails suivants, ainsi que nombre des observations qui seront citées dans tout notre volume.

Elles sont, croyons-nous, nécessaires pour éclairer une question que l’on n’a jamais abordée jusqu’ici par son véritable côté, qui est surtout physiologique et pathologique.

« Armande » avait huit ans. Jamais elle n’avait eu conscience de ce qu’elle possédait au milieu du corps ; les questions sexuelles lui étaient absolument étrangères et jamais aucun prurit ne l’avait incitée à quelque attouchement que ce soit.

Par suite d’un petit dérangement de santé, on lui appliqua le remède si en honneur à cette époque : un lavement.

La fillette, effarée, commença par se refuser énergiquement à l’opération, puis vaincue par les raisonnements, les menaces et les promesses maternelles, elle s’abandonna, étendue sur le ventre, yeux clos, bras voilant sa face congestionnée par les pleurs et l’épouvante.

Or, il arriva que l’introduction de la canule dans l’anus, loin de lui être pénible, lui causa une bizarre sensation d’énervement qui, jointe à l’état général d’excitation où elle se trouvait, finit par lui laisser une impression que, secrètement, elle désira retrouver.