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LES LESBIENNES SENSUELLES


époque, aux environs de 1845. Un chignon et, de chaque côté du visage, une grappe de grosses boucles, ou vulgairement « tire-bouchons ». Il était rare que l’on possédât assez de cheveux pour fournir à cet étalage, d’où l’habitude d’intercaler adroitement quelques postiches.

Donc, le moule aux boucles fausses de Mme X… disparut du cabinet de toilette et vint procurer d’innombrables et énervantes jouissances à la jeune voleuse.

Et comme l’autre femme dont nous parlions précédemment, l’innocente sensuelle se livrait à l’acte amoureux en toute inconscience, se cachant soigneusement parce qu’elle eut été fort honteuse que l’on sût qu’elle s’amusait avec ce qu’elle considérait comme les organes seulement destinés à expulser du corps le surplus de la nourriture et qui, comme tels, lui paraissaient immondes.

Si nous insistons particulièrement sur l’histoire secrète de cette femme, c’est qu’elle est l’exemple frappant des aberrations pour ainsi dire machinales, où ni le cœur ni l’esprit n’ont de part, où tombent tant d’enfants et dont le devoir des mères vigilantes est de les garder.

Au point de vue médical, le cas d’Armande s’expliquait au début par la constipation extrême et presque perpétuelle dont était affligée cette