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L’AMOUR SAPHIQUE


enfant, par suite d’une nourriture qui ne convenait pas à son tempérament et d’une vie trop sédentaire.

Cette constipation, amenant un afflux sanguin anormal aux environs de l’anus, causait une irritabilité excessive aux nerfs proches qui se fondait en sensations sensuelles. La petite fille eût été soumise à un autre régime que jamais elle n’eût été conduite à cette aberration, qui s’ancra par la suite profondément en elle et modifia sa vie intime du tout au tout.

Elle arriva au mariage sans se douter d’avoir goûté par avance les sensations de l’union sexuelle et de n’apporter à son mari qu’un corps défloré.

Son ignorance la sauva de terribles angoisses concernant ce pucelage absent et que pourtant aucun homme n’avait cueilli.

Elle épousait un homme âgé, dans une belle situation. Aucun attrait ne la poussait vers lui, et à la vérité, son cœur ni ses sens — contentés par ailleurs à son insu — n’avaient parlé pour aucun autre homme. L’acte de l’union sexuelle la plongea dans la stupeur. Elle n’y trouva aucun plaisir parce que le compagnon lui faisait peur et qu’elle trouvait abominablement honteux de se livrer à deux à ce plaisir qu’elle ne concevait que solitairement et en cachette de tous.