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L’AMOUR SAPHIQUE


avec un simulacre d’élan masculin. Elle détestait l’enlacement, l’étreinte. Sa posture favorite continuait d’être étendue sur le ventre et de subir la pénétration de l’objet sans autre attouchement et surtout sans caresses. Elle détestait les baisers sur la figure et ne supportait pas les baisers sur la bouche. C’était par complaisance qu’elle tolérait que ses amantes l’embrassassent sur les seins et le corps, car elle n’y trouvait aucun plaisir et ces démonstrations l’agaçaient.

Tous ces détails prouvent qu’Armande était bien une victime de la manie contractée dans son enfance, à la suite de ces légers malaises dont une mère attentive l’aurait aisément préservée.

Une autre femme, que nous nommerons Henriette pour la commodité de la narration, parvint à l’onanisme et ensuite à l’amour saphique par suite de circonstances assez curieuses.

Nous en citerons les détails qui prouveront aux éducateurs que, si l’ignorance des vérités sexuelles dans laquelle on tient trop souvent les jeunes filles est un mal, il est par contre fort dangereux de les habituer à des spectacles grossiers ou lubriques.

Henriette était la fille d’un valet de chiens d’une importante meute appartenant à un gros propriétaire foncier. Dès son jeune âge, elle fut specta-