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L’AMOUR SAPHIQUE

Cependant, ayant montré mystérieusement cet objet à une amie, femme de chambre au château, qui, au rebours d’Henriette, était beaucoup plus familiarisée avec les apanages masculins qu’avec ceux du chien, celle-ci éclata de rire et certifia à la fillette mortifiée que cette chose ne ressemblait que de fort loin à la nature.

Pour l’en convaincre, elle lui prêta son amant, l’un des laquais. Mais l’amoureuse des toutous fut déçue.

Devenue par la suite demi-mondaine, Henriette ne trouva jamais une satisfaction complète avec ses amants et goûtait des plaisirs beaucoup plus complets avec des femmes complaisantes et qui consentaient à se servir d’engins qu’elle faisait faire exprès pour son vice particulier.

Ce cas particulier démontre éloquemment le danger de laisser voir aux enfants des spectacles de nature à attirer leur attention sur les choses sensuelles. La grande erreur des parents est d’imaginer que le jeune âge de leur progéniture empêche celle-ci de remarquer des faits qu’elle ne peut comprendre. C’est au contraire durant la toute petite enfance qu’existe le plus grand danger. C’est à ce moment que se prennent les habitudes, que naissent les vices, que s’impriment les germes des aberrations qui entraînent plus tard l’individu en une voie néfaste.