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LES LESBIENNES SENSUELLES

Nous le répétons et nous ne cesserons de le répéter dans tout le cours de cet ouvrage : les excès sensuels, les aberrations, les vices qui affligent l’humanité, sont le résultat de lésions intellectuelles et physiques, qui proviennent soit de tares héréditaires que l’on aurait dû combattre activement, soit d’habitudes fâcheuses prises dès l’enfance, faute de soins, de surveillance et d’intelligence de la part des parents.

Appartenant à un monde tout à fait différent de celui de l’enfant dont nous venons de consigner l’histoire secrète, Mlle Alice M… connut des délices qui la faisaient presque tomber en pamoison lorsqu’elle accomplissait l’acte vulgaire et quotidien de se laver ses parties intimes avec une éponge douce. Au couvent, elle confia ses jouissances faciles à une compagne, et toutes deux s’ingénièrent pour pouvoir se les procurer en commun, ce qui n’était pas chose aisée, vu la surveillance dont elles étaient l’objet.

Prises un jour en flagrant délit de lavage intempestif, les amies furent sévèrement punies, ce qui ne fit qu’exaspérer leur désir de braver les défenses.

Ce fut alors qu’Alice eut l’idée que les lèvres et la langue étaient pour le moins aussi douces qu’une éponge et que, ces dernières leur étant confisquées depuis leur escapade, on pourrait