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L’AMOUR SAPHIQUE


user de la bouche pour retrouver la divine extase de la caresse intime.

Au contraire des femmes que nous avons précédemment étudiées, Alice et son amie ne ressentaient de sensations agréables qu’au clitoris, et par suite d’un frottement très doux et très léger. Jamais l’idée ne leur vint d’explorer leur vagin et elles restèrent pucelles tout aisément.

La nuit, quand tout dormait dans le dortoir, soit Alice, soit sa complice se glissait jusqu’au lit de l’autre, et le baiser intime alternait, donné tantôt par l’une, tantôt par l’autre.

L’amie d’Alice ayant été retirée du couvent, la jeune fille, privée de sa compagne de délices, fut cruellement sevrée. Aucune de ses amies ne lui parut assez discrète pour obtenir ses confidences, et il fallut qu’une pensionnaire beaucoup plus âgée et ayant deviné les relations de ses deux camarades vint lui faire de claires propositions.

Une nouvelle liaison commença. Mais, ce n’était plus cette recherche ingénue d’une sensation dont ni l’une ni l’autre des fillettes ne connaissait la nature, Mlle Denise avait lu en cachette énormément de romans archi-défendus, elle savait ce que c’était que Lesbos et quels rites étaient célébrés par la divine poétesse Sap-