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L’AMOUR SAPHIQUE


que sensuelle, elle avait bien parfois, petite fille, obtenu quelques sensations en se masturbant ; mais, après la puberté, un effroi de se faire mal, l’inconnu de ce sexe qui, à vrai dire, ne la tourmentait point, l’avaient fait s’abstenir totalement de ces pratiques.

Son mari lui plaisait ; ses baisers, ses paroles d’amour l’excitaient cérébralement, mais rien ne se transmettait au siège précis de l’amour.

Or, par suite de la conviction de tant de jeunes maris qu’il faut « respecter » sa femme, « Louis » avait pris possession de Pauline dans les plus générales et déplorables conditions.

Après quelques chastes baisers, sans une caresse hardie préparatoire, sans essayer d’attouchements au clitoris ou la vulve, qui eussent pu déterminer chez la jeune mariée un ébranlement voluptueux, le désir de la possession ou tout au moins lui faire admettre corporellement celle-ci, Louis leva la chemise de sa compagne, écarta ses jambes et se satisfit.

Nous insistons sur ces détails répugnants parce que seuls, dans leur crudité vraie, ils expliquent l’horreur qu’éprouvait la jeune femme et les conséquences fatales de cette horreur.

Le dépucelage, toujours douloureux, devient absolument atroce d’angoisse et de souffrance lorsqu’il a lieu dans une chair complètement