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LA SENSUALITÉ CHEZ LA FEMME


froide et sans qu’aucun des palliatifs naturels n’entre en jeu.

Blessée, endolorie, éprouvant une frayeur et une répulsion extrêmes pour l’acte qu’elle venait de subir, Pauline, retenue par ses timidités et ses pudeurs de jeune fille de la veille, n’osa se refuser au renouvellement de l’acte conjugal.

Il s’accomplit comme premièrement, et l’introduction de la verge dans les muqueuses gonflées, meurtries par l’épreuve de la veille, fut presque aussi douloureuse que les premiers jours pour la jeune épouse.

Elle était bien loin, la pauvre petite, des voluptés du mariage.

Et les semaines, les mois passèrent. Son sexe, enfin ouvert, n’était plus douloureux ; mais le jeune mari demeurait dans sa réserve première, considérant que les jeux manuels, que les caresses voluptueuses sont de la dépravation, continuait à posséder un être inerte, répugné et dont la passivité lui semblait la preuve d’une honnêteté dont il se félicitait vivement.

Sans tempérament, cette femme-là ne le tromperait jamais !…

Or, il arriva que Pauline raconta ses déceptions à une amie. Celle-ci compatit et lui révéla que son histoire conjugale était exactement pareille, mais, qu’elle, elle n’en souffrait guère,