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L’AMOUR SAPHIQUE


car elle avait l’habitude des délices solitaires. Elle vanta tellement les merveilles digitales, elle rassura si bien l’innocente Pauline sur les conséquences de cet acte sur la santé, que la jeune femme fort émoustillée suivit les conseils donnés.

Elle retrouva, centuplées, les joies qu’elle avait effleurées, petite fille ; et, en peu de temps, les caresses solitaires lui devinrent un besoin ; tout son être naquit à la volupté.

Mais, l’acte conjugal lui demeurait tout aussi désagréable. Son mari, malgré son charme physique réel, lui apparaissait stupide, gauche, ridicule. Secrètement, elle le détestait de n’avoir su que lui inspirer du dégoût, de la douleur, des nausées, durant ce long apprentissage conjugal où, lui, trouvait du plaisir sans chercher à en faire naître.

Plus encore que par le passé, elle cherchait à éviter l’odieuse corvée et éloignait les étreintes sous un prétexte ou un autre.

D’un autre côté, à force de parler d’amours, d’intimités, de joies secrètes, les deux amies énervées, enfiévrées, en arrivèrent peu à peu à de plus grandes libertés. Après d’innocents tripotages, la caresse au sexe fut pratiquée, et les deux femmes furent définitivement sacrées lesbiennes.