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L’AMOUR SAPHIQUE


la plupart des femmes, l’appétit sexuel inconscient est tout aussi « spontané » que chez l’homme.

C’est, au contraire, grâce à une hygiène morale et matérielle soutenue et prévoyante que la mère peut retarder l’évolution sexuelle de la petite fille jusqu’à la période normale, c’est-à-dire la puberté.

La précocité sexuelle des petites filles dépasse souvent celle des garçons, non point par suite de disposition organique spéciale, mais parce que, en général, on lui fait une existence plus sédentaire, plus réglée, moins exubérante qu’au petit garçon, et les excitations nerveuses qui se contenteraient en exercice musculaire, en pensées diverses, viennent se masser au sexe.

Quant à la dernière affirmation, c’est une supposition d’une énorme naïveté psychologique, et le docteur lui-même en a l’intuition, car il ajoute plus loin, commettant, du reste, une seconde erreur :

« Chez un nombre considérable de femmes, l’appétit sexuel fait complètement défaut. Pour ces dernières, le coït est un acte désagréable, souvent dégoûtant, tout au moins indifférent. »

L’erreur immense, c’est de croire que l’appétit sexuel n’existe pas chez la femme que le coït laisse indifférente ou dégoûte.