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LA SENSUALITÉ CHEZ LA FEMME

Cette erreur, la plupart des hommes la commettent, parce que, sauf pour les anormaux, le coït les contente, alors que cet acte par lui seul ne saurait suffire à la femme, puisqu’il est nécessaire qu’auparavant l’irritation passionnelle soit née en elle, provenant du clitoris.

L’homme ne peut consommer le coït que s’il est parvenu à l’état passionnel ; au lieu que la femme peut le subir sans la préparation sensuelle nécessaire qui lui donne sa valeur.

Les sensations voluptueuses ne naissent point chez la femme par le coït, qui, reçu sans prédisposition ou préparation, ne peut être que désagréable pour elle et subi avec un dégoût et une révolte qui varient suivant les femmes et surtout suivant l’homme qui le leur impose.

Les sensations voluptueuses se développeront en elle grâce aux actes qui accompagneront le coït et donneront à celui-ci sa valeur.

Et le docteur Forel accentue son ignorance de la femme en poursuivant ainsi :

« Ce qu’il y a de plus singulier, de moins compréhensible pour l’âme masculine, ce qui donne lieu aux quiproquos les plus fréquents, c’est le fait que pareilles femmes, absolument froides au point de vue des sensations sexuelles, sont souvent, malgré cela, fort coquettes, qu’elles surexcitent les appétits sexuels de l’homme, et

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